- poudrière
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poudrièren. f.d1./d Magasin, entrepôt où l'on garde de la poudre ou des explosifs.d2./d Fig. Endroit, région où des troubles larvés peuvent dégénérer au moindre incident en conflagration générale.⇒POUDRIÈRE, subst. fém.A.— Dépôt de poudre et de munitions ou d'explosifs à base de poudre. La poudrière de Grenelle en sautant tua deux mille personnes! (FLAUB., Bouvard, t. 1, 1880, p. 122). Toutes les nuits, des avions alliés venaient ainsi, visaient la poudrière (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 367) :• La poudre (...) était toujours bonne et sèche, parce que les poudrières de Phalsbourg, taillées dans le roc vif, sont peut-être les meilleures de France.ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 466.— P. anal. Lieu, région où des troubles larvés peuvent à tout moment dégénérer en incidents violents. C'est (...) le propre de notre ville, d'abriter les inimitiés les plus violentes du monde moral et d'être une poudrière continuellement en possibilité d'explosion. On trouve ici au point de vue religieux, politique, scientifique, artistique, l'anarchie la plus véhémente des idées et la guerre civile des écoles à l'état chronique (AMIEL, Journal, 1866, p. 517).B.— 1. Boîte contenant de la poudre à sécher l'encre. Voir GRANDJEAN, Orfèvr. XIXe s., 1962, p. 97.2. Boîte contenant de la poudre à tirer. Synon. poire à poudre (v. poire II A 1). Ils (...) me demandèrent de la poudre. Je vidai ma poudrière dans leur sac en peau de gazelle (DU CAMP, Nil, 1854, p. 258). Paganel (...) proposa à Robert d'aller chasser « dans la forêt prochaine. » (...) On prit la poudrière de Thalcave, on nettoya les revolvers, on les chargea de petit plomb, et l'on partit (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 230).Prononc. et Orth. :[
]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. Ca 1155 « nuage de poussière » puldriere (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 4612); 2. a) 1re moitié XVIe s. « lieu où l'on fabrique la poudre à canon » (FRANÇOIS DE GUISE, Mém., I, 45 ds GDF. Compl.), attest. isolée; 1671 (POMEY); b) 1788 « magasin où l'on conserve la poudre à canon » (FÉR.); 3. 1682 « boîte où l'on met la poudre à sécher l'écriture » (R. des soc. sav., t. 8, 1868, p. 522 ds IGLF); 4. 1803 « boîte à poudre » (BOISTE). Dér. de poudre; suff. -ière. Fréq. abs. littér. :73.
poudrière [pudʀijɛʀ] n. f.ÉTYM. V. 1550, « fabrique de poudre à canon », rare jusqu'au XIXe; puldriere « tourbillon de poussière », v. 1155; de poudre.❖1 Magasin à poudre, à explosifs. || Poudrière adjointe à une poudrerie (→ Arsenal, cit. 2). || Poudrière qui explose, saute.0 (…) ce fut au cratère même du volcan que nous courûmes. Il fumait encore (…) La petite tour de la poudrière était éventrée et, par ses flancs ouverts, on voyait une lente fumée s'élever en tournant. Toute la poudre de la tourelle était-elle brûlée ? (…) C'était la question.A. de Vigny, Servitude et Grandeur militaires, II, XII.2 Fig. Région où la guerre, un mouvement violent, des troubles sont menaçants. || La poudrière des Balkans, du Moyen-Orient.
Encyclopédie Universelle. 2012.